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(poèmes urbains)

 

Jean Paul HONORE

 

 

  

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TOUT DOIT DISPARAÎTRE

 

J’étais au

Courant

 

Donc il démarre en trombe

(Repeint le viaduc me rappelle

Mon Meccano poutres boulons

Disparaissaient sous le lit

Comme moi sous les ponts

Les grues les tunnels) je roule

Entre les pieds du guéridon

 

  

 

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Pavés mouillés bien lisses

(Dans le creux de la paume

Une coquille humide bonbon dur

Rouge

Colorant la langue

Chargée de sucre glissait

Vide et sèche on la gardait

Parmi les jouets)

 

 
 

 

 

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OPEL Agila 12

(Porte une échelle ficelée sur le toit)

666 ERG Safrane

 

Vin sucré de Montbazillac et les pages

Du Pèlerin pourquoi je pense à ça moi

Et les biscuits à la cuillère les

Quand on rend visite à

VOS COURSES SUR INTERNET

Une cousine lointaine

 

Disons quoi 50 et plus

Veuve langues de chat

Mon pauvre André  60 RAPPEL

(La rue brouillée par cette pluie)

 

TAXIS tiens-toi tranquille il est

Parti de la poitrine il ce con

M’a fait une queue (elle ferme la bouteille

Sur ses larmes)

De poisson

Le bouchon

Grince

Un

Peu

 

  

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Mailles de briques roses rouges roses

Motif en chevrons la navette

Du métro un sens puis l’autre

Contrepoint (j’observais)

Mur de briques rouges roses rouges

Le long de la ligne 6

(Et retour du charriot) ce dessin

Rose rouge rose (la machine

A tricoter) encore un rang de passagers

Sortent station Nationale

Le pull prend forme

Un peu avant Glacière

 

  

 

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Elle porte un sac TRUFFAUT une branche

De lilas

(Lilas d’enfance tôt coupés ramassés

Par la Belle invisible)

Retombe

Sac alourdi

Le manuel du parfait jardinier

Plein de promesses de

Balcons fleuris comme la que voilà

Géraniums polyglottes fraisias bonnets

De capucines sucrés

 

  

 

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TRAVERSEE OBLIGATOIRE

Bon ça ne commencera pas avant

(Parfois je sursaute redoute

L’impatience de l’animal qui me suit

Comme moi en retard comme moi

Amateur de pain

Biologique)

 

Avant 9h45 peut-être en avance

 

JOURNEE DES FEMMES

Belles oranges et même des fraises

Choux verts et des poireaux

Marché d’Italie ne pas

Courir Europcar Adraxo

France PNA 75

Bouchonne

 

Toutes les branches des platanes

Brun mêlé de vert nuance

Dorée pour qui

Leur auréole de brindilles

 

(Je pourrais klaxonner mais)

 

 


 

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M’arrête face au lieu où

J’ai failli vivre

 

Je me demande pourquoi comment qui

Décide et si

J’aurais été nous aurions

Avec pendant

Le peu

 

HONG-LY

(Patte d’oie dans son nom car

Le spécialiste du canard)

Camion couvert d’idéogrammes comme

Des empreintes mêlées

Au bord de l’eau

 

(Grand roman chinois)

 

 

 

 

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L’intérieur est tout de même assez dégueulasse

 

(Un coup de chiffon à l’ombre

Dans la rue déserte)

 

Exclamation silencieuse du sens unique

Quand je secoue

Hors de l’habitacle

Ce qui reste

De mon pyjama bleu

 

(Légèrement sommeil)

 

 

 

 

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A l’estran

De l’avenue (garé

Dans une ligne des coquilles)

Vers le Musée des colonies

 

Rendez-vous sous les palmiers

Une femme d’or émerge

(Tableau de Rousseau

Peut-être si je regardais bien

Des bêtes souriantes)

 

Au centre de la place

Tend vers moi son bras illisible

Quelle déesse pourrait ainsi

Depuis le granit (et protégée par un casque triangulaire)

Régner sur le COIFFEUR BRASSERIE Rendez-vous des gourmets

CLUB VIDEO immeubles briques fanées disons 1930

Colonnes à l’arrêt FIAT PEUGEOT

Dont la mienne OPEL HONDA RENAULT sur les taxis perdus

Dans leurs (semblables aux miens je suppose)

Tiercé traites à payer la femme

Depuis que je suis là il n’est passé

Aucun des bus annoncés

 

Comment dire

 

Elle marche

Jambes nues sous (la Sagesse peut-être

La Lumière)

Porte Dorée

 

 

 

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     core en retard bon dieu PLATS

A EMPORTER passe au rouge

Les pavés humides n’ont pas

Même (chantent à plusieurs) voix

 

Bouquet de feux verts tous

Les mains dans les poches il pleut

Sur le marchand de fleurs

 

EPEDA

 

Parfaitement horizontale

Suffisamment épaisse

Etendez-vous un peu

La Seine garantit le confort des péniches

 

 

 

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Quand on pose la question est-ce

Que ce match doit se dérouler

Les petites oies traversent

Bientôt Noël cartables

Bien gavés

La réponse est oui tout

Se déroulera comme d’habitude

Dans le calme du petit matin huit heures

Boulevard Auriol

 

 

 

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Combien souvent déjà

A cet endroit

(Arrêté front penché sur

Ce carnet)

Musique à gauche (chaque fois pourtant nouvelle

Aujourd’hui haleine du diesel et

Robe tibétaine

Une femme sous la neige de Paris)

 

Chant muet

Buée avenue du j’y vois trouble

 


 

 

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Peu de monde il neige

Impression ouatée de je

Roule dans la chambre d’un malade

Sois prudent

 

VIGILANCE PROPRETE

 

Une visite horizontale de flocons

La Seine enrhumée se fait oublier mais

Sur le parapet

Deux corneilles dans un rêve de colombe

 

 

 

 

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Alors dans l’ombre du parking

 

Calé contre

Le portail

 

Poignée d’étoiles sur la cuisse

D’un jean brodé

 

Tout est noir sauf

 

Qu’est-ce qu’il fait là avec

Son tee-shirt bleu ciel

Attend l’aube

 

(Le gardien ?)